Vous vendez votre maison, votre appartement ou envisagez d'acquérir un bien immobilier, terrain constructible, immeuble de rapport sans avoir recours à un prêt bancaire ? L'idée d'une transaction immobilière rapide, d'une vente immobilière éclair, peut sembler séduisante. L'absence de prêt immobilier laisse imaginer un processus accéléré. Mais il est crucial de comprendre que l'absence de financement bancaire ne signifie pas nécessairement une vente éclair. De nombreux facteurs interviennent dans le processus de transaction immobilière, et le délai réel peut surprendre ceux qui s'attendent à une procédure expéditive. Ne vous méprenez pas, il existe des étapes obligatoires, des contraintes administratives et des vérifications indispensables qui imposent un temps minimum. Le délai de vente peut varier.
Il est essentiel de dissiper les illusions et d'appréhender la réalité des délais incompressibles. Signer un compromis de vente, aussi appelé promesse synallagmatique de vente, est un engagement important, mais ce n'est que la première étape d'un processus qui demande rigueur, patience et une connaissance pointue des rouages de l'immobilier. L'acheteur comme le vendeur doivent être conscients des obligations légales et administratives qui encadrent la transaction immobilière. La préparation en amont, l'anticipation des potentiels blocages et une bonne communication avec les différents acteurs (notaire, diagnostiqueur immobilier, etc.) sont les clés pour une vente sereine et, si possible, plus rapide. Comprendre le processus de vente, c'est se donner les moyens d'agir sur les leviers possibles pour optimiser le délai.
Les délais légaux incompressibles dans une transaction immobilière
La signature du compromis de vente marque le début d'une période encadrée par des délais légaux qui sont inévitables. Ces délais sont mis en place pour protéger aussi bien l'acheteur que le vendeur et garantir que la transaction immobilière se déroule dans les meilleures conditions possibles. Il est donc primordial de les connaître, de les comprendre et de les intégrer dans son planning de vente ou d'acquisition. Les deux principaux délais incompressibles sont le délai de rétractation de l'acheteur (droit de rétractation SRU) et le délai de réponse à la déclaration d'intention d'aliéner (DIA) dans le cadre du Droit de Préemption Urbain (DPU).
Le délai de rétractation (loi SRU) : une protection pour l'acquéreur immobilier
La loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains), votée le 13 décembre 2000, accorde à l'acheteur non professionnel d'un bien immobilier à usage d'habitation un droit de rétractation de 10 jours. Ce délai lui permet de revenir sur son engagement après la signature du compromis de vente, sans avoir à justifier sa décision, sans pénalités financières et sans avoir à motiver sa décision. C'est une protection essentielle pour permettre à l'acheteur de mûrir sa réflexion, de vérifier tous les éléments importants liés au bien immobilier (diagnostics techniques, situation du marché immobilier local) et de se renseigner sur les aspects financiers de son projet. La date de départ de ce délai est cruciale et ne doit absolument pas être négligée.
Le point de départ du délai de rétractation est la réception effective du compromis de vente signé, soit par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), soit par remise en main propre contre signature d'un récépissé daté. Il est impératif que l'acheteur puisse prouver la date de réception, car c'est cette date précise qui déclenche le décompte des 10 jours calendaires. Une simple signature du compromis ne suffit pas à faire courir le délai légal de rétractation. Un exemple concret peut aider à comprendre le mécanisme : si le compromis de vente est remis en main propre à l'acquéreur le 15 du mois de mars, le délai de rétractation expire le 25 mars à minuit (les jours fériés et les week-ends sont inclus dans le décompte).
Si l'acheteur se rétracte dans ce délai de 10 jours, le compromis de vente est annulé rétroactivement et le dépôt de garantie, généralement représentant 5 à 10% du prix de vente et versé lors de la signature du compromis, doit lui être intégralement restitué dans un délai maximal de 21 jours. La rétractation doit être notifiée au vendeur par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR). Au-delà de ce délai de 10 jours, la rétractation n'est plus possible, sauf si une condition suspensive prévue au compromis de vente ne se réalise pas (par exemple, refus de permis de construire). Ce droit de rétractation est d'ordre public, ce qui signifie qu'il est impossible d'y déroger par une clause contraire dans le compromis de vente.
- Le délai de rétractation est de 10 jours calendaires, incluant les samedis, dimanches et jours fériés.
- Le point de départ du délai est la réception effective du compromis signé par l'acquéreur.
- La notification de rétractation doit impérativement être faite par LRAR pour prouver la date.
- Le dépôt de garantie doit être restitué intégralement dans un délai de 21 jours en cas de rétractation.
Des exceptions notables existent cependant à ce droit de rétractation, encadré par la loi. Il ne s'applique pas notamment si l'acheteur est un professionnel de l'immobilier (marchand de biens, promoteur immobilier) agissant dans le cadre de son activité professionnelle, ou encore si l'achat concerne un terrain à bâtir destiné à une activité professionnelle (construction de locaux commerciaux ou industriels). Dans ces cas précis, l'acheteur est supposé être suffisamment averti des risques et des enjeux pour ne pas avoir besoin de cette protection. Ces exceptions sont importantes à connaître pour éviter toute confusion et interprétation erronée du dispositif légal.
Le délai de droit de préemption urbain (DPU) : la priorité à la commune
Le Droit de Préemption Urbain (DPU) est un droit fondamental accordé à la commune, lui permettant d'acquérir un bien immobilier en priorité sur tout autre acquéreur potentiel, dans certaines zones géographiques définies par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) ou par délibération du conseil municipal. L'objectif affiché est de permettre à la commune de réaliser des opérations d'aménagement urbain d'intérêt général (construction de logements sociaux, création d'équipements publics, etc.) et de maîtriser le développement de son territoire. L'existence de ce droit de préemption peut donc impacter significativement le délai de vente, même en l'absence de prêt immobilier.
Concrètement, après la signature du compromis de vente entre le vendeur et l'acquéreur, le notaire doit obligatoirement notifier la mairie de l'intention de vente, en lui transmettant une Déclaration d'Intention d'Aliéner (DIA). La mairie dispose alors d'un délai légal de 2 mois pour répondre à cette sollicitation. Ce délai est incompressible et court à compter de la réception en mairie d'une DIA complète et conforme. En moyenne, selon les chiffres de la profession notariale, les mairies mettent environ 45 jours pour répondre à la DIA. Une commune peut décider de déléguer son droit de préemption à un établissement public foncier (EPF).
Plusieurs scénarios peuvent alors se présenter à l'issue de ce délai de réponse. Si la mairie ne répond pas dans le délai de 2 mois, son silence vaut renonciation à son droit de préemption, et la vente peut se poursuivre avec l'acheteur initial, dans les conditions prévues au compromis de vente. Si la mairie souhaite exercer son droit de préemption, elle peut soit proposer d'acquérir le bien immobilier au prix et aux conditions indiqués dans le compromis de vente, soit proposer un prix inférieur si elle estime que le prix de vente est surévalué par rapport au marché immobilier local. Dans ce dernier cas de figure, le vendeur a alors la possibilité de renoncer purement et simplement à la vente ou de saisir le juge de l'expropriation pour qu'il fixe le prix de vente définitif. Dans le cas où la commune exerce son droit de préemption, l'acheteur initial est de facto écarté de la transaction immobilière.
- Le DPU permet à la commune d'acquérir un bien immobilier en priorité sur un acquéreur privé.
- Le délai de réponse de la mairie à la DIA est de 2 mois maximum.
- L'absence de réponse de la mairie dans le délai imparti vaut renonciation tacite au DPU.
- La mairie peut proposer un prix d'acquisition inférieur à celui indiqué dans le compromis.
Il est important de noter qu'il existe des cas spécifiques où le DPU peut être contourné ou son délai de réponse réduit. Par exemple, une vente familiale (entre ascendants et descendants en ligne directe, ou entre collatéraux jusqu'au troisième degré) est généralement exonérée du DPU. De même, si le vendeur a obtenu un accord préalable avec la mairie sur les conditions de la vente (prix, nature du projet immobilier envisagé), le délai de réponse peut être raccourci. Il est également important de souligner que dans certaines zones géographiques spécifiques, dites "de revitalisation rurale", le délai de réponse de la commune à la DIA est ramené à 1 mois seulement, afin de favoriser le développement économique et démographique de ces territoires.
Les délais administratifs et techniques : un passage obligé pour la sécurité juridique
Au-delà des délais légaux incompressibles, d'autres étapes administratives et techniques interviennent et contribuent à rallonger le délai entre la signature du compromis de vente et la signature de l'acte authentique de vente définitif, même en l'absence de prêt immobilier. Ces étapes sont nécessaires pour garantir la sécurité juridique de la transaction immobilière, s'assurer que le bien est conforme aux réglementations en vigueur (urbanisme, environnement, sécurité) et protéger les intérêts de toutes les parties prenantes. Elles concernent notamment les recherches et vérifications notariales approfondies, la purge d'éventuels autres droits de préemption (SAFER, etc.) et la préparation minutieuse de l'acte authentique de vente.
Recherches et vérifications notariales : un gage de sécurité pour l'acheteur et le vendeur
Le notaire, en tant qu'officier public, joue un rôle central et déterminant dans la transaction immobilière. Il est chargé de réaliser un ensemble de recherches et de vérifications juridiques, fiscales et administratives afin de s'assurer de la validité de la vente, de la régularité de la situation du bien et de protéger les intérêts de toutes les parties impliquées dans la transaction (acheteur, vendeur, créanciers). Ces vérifications portent notamment sur la situation juridique du bien (titre de propriété, servitudes, hypothèques), les diagnostics immobiliers obligatoires et les documents d'urbanisme. Ces étapes sont indispensables et incontournables, même si elles peuvent parfois sembler chronophages.
Le notaire va notamment vérifier scrupuleusement le titre de propriété du vendeur, afin de s'assurer qu'il est bien le propriétaire légitime du bien immobilier et qu'il a le droit de le vendre librement. Il va également vérifier l'existence éventuelle de servitudes (droit de passage, etc.) grevant le bien, qui pourraient impacter son utilisation ou sa valeur. En cas d'hypothèque inscrite sur le bien, il faudra obligatoirement obtenir une mainlevée de cette hypothèque auprès de la banque créancière, ce qui peut engendrer des délais supplémentaires liés aux procédures bancaires. De plus, la vérification de la validité et de la conformité des diagnostics immobiliers obligatoires (amiante, plomb, termites, performance énergétique, etc.) est primordiale pour informer l'acquéreur sur l'état du bien et éviter tout litige ultérieur.
En outre, le notaire doit impérativement demander les documents d'urbanisme nécessaires auprès de la mairie, tels que le certificat d'urbanisme, qui renseigne sur les règles d'urbanisme applicables au bien (possibilités de construction, servitudes d'urbanisme, etc.). L'absence de ces documents d'urbanisme ou la découverte d'anomalies (par exemple, une construction illégale non déclarée) peuvent considérablement rallonger le délai de vente, voire même remettre en cause la transaction immobilière. Par exemple, un certificat d'urbanisme révélant un projet de construction important à proximité du bien (immeuble, route, etc.) peut inciter l'acheteur à renoncer à la vente s'il estime que cela va dégrader la qualité de son environnement. Il est donc fortement recommandé de rassembler tous ces documents le plus tôt possible et de les transmettre au notaire dès la signature du compromis.
- Vérification de la chaîne des titres de propriété sur les trente dernières années.
- Recherche de l'existence de servitudes (conventionnelles ou légales) et d'hypothèques grevant le bien.
- Contrôle de la validité et de la conformité des diagnostics immobiliers obligatoires.
- Demande des documents d'urbanisme (certificat d'urbanisme, extrait cadastral, etc.) auprès de la mairie.
Purge des droits de préemption : une étape cruciale pour sécuriser la vente
Bien que le DPU soit le droit de préemption le plus connu du grand public, il existe en réalité d'autres droits de préemption qui peuvent s'appliquer dans certains cas spécifiques et venir impacter le délai de vente. Par exemple, la SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural) dispose d'un droit de préemption sur les terres agricoles et les biens ruraux, afin de favoriser le développement agricole et la protection de l'environnement. De même, certains locataires peuvent bénéficier d'un droit de préemption en cas de vente de leur logement par le propriétaire. Il est donc indispensable que le notaire purge ces différents droits de préemption afin de s'assurer qu'aucune autre personne ou organisme que l'acheteur initial n'a la priorité pour acquérir le bien immobilier.
La procédure de purge de ces droits de préemption est similaire à celle du DPU. Le notaire doit notifier les organismes concernés (SAFER, locataire, etc.) de l'intention de vente, en leur transmettant une offre de vente précisant les conditions de la transaction. Ces organismes disposent alors d'un délai légal pour répondre et faire connaître leur intention d'exercer ou non leur droit de préemption. Ce délai peut varier en fonction du droit de préemption concerné, mais il est généralement de 2 mois. L'absence de réponse dans ce délai vaut renonciation tacite au droit de préemption. Il est donc crucial de prendre en compte ces délais potentiels dans le calendrier prévisionnel de la vente et d'anticiper ces démarches administratives.
Préparation de l'acte authentique : la concrétisation de la vente immobilière
Une fois que toutes les vérifications ont été effectuées, que tous les droits de préemption ont été purgés et que toutes les conditions suspensives prévues au compromis de vente sont réalisées, le notaire peut alors procéder à la rédaction de l'acte authentique de vente définitif. Cet acte est un document officiel et solennel, rédigé et signé par le notaire, qui constate de manière irrévocable le transfert de propriété du bien immobilier du vendeur à l'acheteur. Il doit obligatoirement être signé par le vendeur, l'acheteur et le notaire, en présence de témoins si cela est requis. La rédaction de cet acte demande une grande précision juridique et une connaissance approfondie du droit immobilier. Elle peut prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en fonction de la complexité de la transaction, du nombre de parties impliquées et des spécificités du bien immobilier.
Il est vivement conseillé aux parties (vendeur et acheteur) de relire attentivement l'intégralité de l'acte authentique de vente avant la signature, afin de s'assurer qu'il correspond parfaitement à leurs attentes, qu'il ne contient aucune erreur matérielle et qu'ils comprennent toutes les clauses et obligations qui y sont mentionnées. La signature de l'acte authentique marque la fin du processus de vente et le transfert effectif de propriété. L'acheteur devient officiellement propriétaire du bien immobilier et le vendeur reçoit le prix de vente convenu. Il est d'usage, juste avant la signature de l'acte authentique, que l'acheteur et le vendeur réalisent une dernière visite du bien immobilier afin de s'assurer qu'il est conforme à ce qui était prévu dans le compromis de vente (état général, présence des équipements, etc.).
Les facteurs pouvant allonger considérablement le délai de vente
Malgré une préparation minutieuse, une anticipation des difficultés potentielles et une absence de prêt immobilier, de nombreux facteurs peuvent venir perturber le bon déroulement du processus de vente et allonger considérablement le délai entre la signature du compromis de vente et la signature de l'acte authentique définitif. Ces facteurs peuvent être liés à la complexité de la situation juridique du bien immobilier, à des litiges ou désaccords entre l'acheteur et le vendeur, à des difficultés rencontrées par le notaire dans le traitement du dossier, ou encore à des événements extérieurs imprévisibles. Il est donc crucial d'être conscient de ces risques potentiels et de se préparer à les gérer au mieux.
Complexité de la situation juridique du bien : un obstacle majeur à la rapidité
La situation juridique du bien immobilier peut constituer un facteur important d'allongement du délai de vente. Par exemple, si le bien est en indivision (propriété de plusieurs personnes, par exemple suite à une succession), il est impératif d'obtenir l'accord unanime de tous les indivisaires pour pouvoir procéder à la vente. Si l'un des indivisaires refuse de vendre, est introuvable ou décédé, cela peut bloquer la vente pendant de longues années. De même, si le bien fait l'objet d'une succession en cours, les procédures de succession peuvent s'avérer longues et complexes, notamment en présence de nombreux héritiers ou de conflits familiaux, ce qui retarde d'autant la vente du bien.
L'existence de servitudes litigieuses (par exemple, un droit de passage contesté par le voisin, une servitude de puisage non respectée) peut également compliquer la vente et nécessiter des négociations délicates avec le voisin concerné, voire même une action en justice pour faire valoir ses droits. Enfin, si le bien est grevé d'hypothèques (par exemple, une hypothèque rechargeable), il est impératif d'obtenir une mainlevée de ces hypothèques auprès des banques créancières, ce qui implique des démarches administratives et des délais bancaires incompressible. Un problème de bornage non résolu avec un terrain voisin, avec un litige sur les limites de propriété, est un autre facteur fréquent de retard dans les transactions immobilières.
En moyenne, une mainlevée d'hypothèque peut prendre entre 15 jours et 2 mois, en fonction de la réactivité de la banque et de la complexité du dossier. Il est donc vivement conseillé d'anticiper cette démarche et de contacter sa banque le plus tôt possible. De même, la résolution d'un litige de bornage peut nécessiter l'intervention d'un géomètre-expert, la réalisation d'un bornage amiable ou judiciaire, et prendre plusieurs mois, voire plusieurs années dans les cas les plus complexes. La transparence et la communication entre le vendeur et l'acheteur sur ces différents points sont absolument fondamentales pour éviter les mauvaises surprises et les litiges ultérieurs.
Des problèmes liés au non-respect des règles d'urbanisme (construction sans permis, extension non déclarée, etc.) peuvent également bloquer une transaction immobilière. Un diagnostic assainissement non conforme peut aussi entraîner des délais supplémentaires, liés à la nécessité de réaliser des travaux de mise en conformité.
Litiges et désaccords entre l'acheteur et le vendeur : un risque à ne pas négliger
Des litiges et désaccords entre l'acheteur et le vendeur peuvent également retarder considérablement la vente. Par exemple, si les parties ne sont pas d'accord sur l'interprétation ou la réalisation d'une condition suspensive prévue au compromis de vente (par exemple, l'obtention d'un permis de construire, la réalisation de travaux de rénovation), cela peut bloquer la vente et nécessiter l'intervention d'un avocat pour dénouer la situation. De même, un désaccord sur les travaux à réaliser avant la vente (par exemple, la réparation d'une toiture, la remise en état d'une installation électrique) ou des problèmes liés à la découverte de vices cachés (par exemple, des infiltrations d'eau, une infestation de termites) peuvent entraîner des négociations difficiles et retarder la signature de l'acte authentique. Le non-respect des obligations prévues dans le compromis de vente par l'une des parties (par exemple, le défaut de paiement du dépôt de garantie, le refus de réaliser les diagnostics immobiliers obligatoires) est une autre source de litige potentiel.
- Désaccord sur l'interprétation ou la réalisation d'une condition suspensive.
- Litige concernant les travaux à réaliser avant la vente.
- Découverte de vices cachés et négociation sur la prise en charge des réparations.
- Non-respect des obligations contractuelles prévues au compromis de vente.
Difficultés rencontrées par le notaire : un facteur souvent sous-estimé
Le notaire peut également rencontrer des difficultés dans le traitement du dossier, ce qui peut retarder la vente. Il peut être surchargé de travail, notamment en période de forte activité immobilière, ce qui ralentit le traitement des dossiers. La complexité du dossier (par exemple, la présence de nombreux héritiers dans une succession, l'existence de servitudes complexes) peut également nécessiter plus de temps et de recherches. Enfin, le notaire peut rencontrer des difficultés à obtenir les documents nécessaires auprès des administrations ou des organismes concernés (mairie, cadastre, services fiscaux, etc.), ce qui peut retarder la purge des droits de préemption et la préparation de l'acte authentique.
Autres facteurs imprévisibles
D'autres facteurs, plus conjoncturels et imprévisibles, peuvent également influencer le délai de vente. Par exemple, la période de vacances scolaires ou estivales peut entraîner un ralentissement du fonctionnement des administrations et des services publics, ce qui retarde d'autant les démarches administratives nécessaires à la vente. De même, une crise sanitaire, une catastrophe naturelle ou un événement politique majeur peuvent perturber le fonctionnement des institutions et retarder les procédures. Il est donc important de rester flexible, de s'adapter aux circonstances et de ne pas hésiter à solliciter l'aide et les conseils de professionnels (notaire, avocat, agent immobilier) pour faire face à ces difficultés.
Conseils pratiques pour accélérer le processus de vente (dans la mesure du possible)
Bien que certains délais soient incompressibles et que certains facteurs soient hors de votre contrôle, il est tout à fait possible d'agir pour optimiser le processus de vente et réduire au maximum le délai entre la signature du compromis de vente et la signature de l'acte authentique définitif. Une bonne préparation en amont, une communication efficace avec tous les acteurs de la transaction et un choix judicieux du notaire sont les clés d'une vente rapide, sereine et sécurisée. L'objectif est d'anticiper les difficultés potentielles, de faciliter le travail du notaire et de créer un climat de confiance entre toutes les parties prenantes.
Préparation en amont : la clé d'une vente réussie
La préparation en amont est absolument essentielle pour gagner du temps et éviter les blocages inutiles. Il est fortement conseillé de réaliser les diagnostics immobiliers obligatoires le plus tôt possible, idéalement avant même la signature du compromis de vente. Cela permet d'identifier d'éventuels problèmes (présence d'amiante, de plomb, de termites, etc.) et de les résoudre avant de mettre le bien en vente. Il est également important de rassembler tous les documents nécessaires à la vente (titre de propriété, documents d'urbanisme, factures de travaux, etc.) et de les mettre à disposition du notaire dès le début de la procédure. Anticiper les questions juridiques et fiscales (par exemple, la taxation des plus-values immobilières) peut également permettre de gagner un temps précieux.
Par exemple, connaître avec précision la superficie Carrez de son bien permet d'éviter un litige potentiel avec l'acheteur après la signature du compromis. De même, avoir une estimation précise des frais de notaire (droits d'enregistrement, honoraires du notaire, etc.) permet d'éviter les mauvaises surprises lors de la signature de l'acte authentique. Il est prouvé qu'un dossier de vente complet, rigoureux et organisé au moment de la signature du compromis de vente peut réduire le délai de vente de 15 à 30 jours.
- Réaliser les diagnostics immobiliers obligatoires avant la signature du compromis.
- Rassembler tous les documents nécessaires à la vente et les transmettre au notaire.
- Anticiper les questions juridiques et fiscales et se renseigner auprès de professionnels.
- Effectuer les travaux de rénovation ou de mise en conformité nécessaires avant la vente.
Communication efficace : un facteur de fluidité et de réactivité
Maintenir une communication régulière et transparente avec le notaire, l'agent immobilier (si vous faites appel à ses services) et l'acheteur est crucial pour fluidifier le processus de vente et éviter les malentendus. Il est important de répondre rapidement à leurs demandes d'informations et de les informer de tout changement de situation susceptible d'impacter la vente (par exemple, un problème de santé, un déménagement). Plus la communication est fluide, réactive et constructive, plus le notaire pourra travailler efficacement et respecter les délais. N'hésitez pas à poser des questions et à demander des éclaircissements sur les différentes étapes de la procédure. Une bonne relation de confiance avec tous les acteurs de la transaction est un atout précieux.
Choix du notaire : une décision stratégique à ne pas négliger
Le choix du notaire est une étape importante qu'il ne faut pas négliger. Il est préférable de privilégier un notaire expérimenté, disponible et réactif, qui maîtrise parfaitement le droit immobilier et qui a l'habitude de traiter des transactions similaires à la vôtre (vente sans prêt, vente complexe, etc.). Un notaire qui a une bonne connaissance du marché immobilier local et qui entretient de bonnes relations avec les administrations locales sera plus à même de gérer efficacement le dossier et de respecter les délais. N'hésitez pas à demander des recommandations à votre entourage, à consulter les annuaires en ligne et à prendre contact avec plusieurs notaires avant de faire votre choix. Il est possible de choisir un notaire différent de celui de l'acheteur, bien que cela puisse parfois complexifier la communication.
Négociation et compromis : des atouts pour débloquer les situations difficiles
Enfin, être prêt à négocier et à faire des compromis peut également accélérer le processus de vente et permettre de débloquer les situations difficiles. Il est rare qu'une vente immobilière se déroule sans aucune difficulté ni imprévu. Des désaccords peuvent survenir entre l'acheteur et le vendeur, par exemple sur le prix de vente, sur la répartition des frais de réparation, ou sur les modalités de réalisation des travaux. Il est important de rester ouvert à la discussion, d'écouter les arguments de l'autre partie et de chercher des solutions amiables qui permettent de satisfaire les intérêts de chacun. Régler les litiges à l'amiable le plus rapidement possible permet d'éviter des retards inutiles et des procédures judiciaires longues et coûteuses. La médiation est une solution alternative pour résoudre les conflits et trouver un accord.
Selon les statistiques, un accord trouvé rapidement et de manière amiable entre les parties peut faire gagner jusqu'à 1 semaine sur le délai total de la vente. Il faut donc être conscient que chaque jour compte, que la patience et la diplomatie sont des atouts précieux, et qu'il est souvent préférable de faire un compromis raisonnable plutôt que de s'enfermer dans un conflit qui risque de bloquer la vente pendant des mois.